Or,
comment savoir si quelque chose qui ne s’est pas encore réalisé puisse avoir des effets ? C’est physiquement impossible.
Il faut que les effets soient réalisés pour que la fin soit réalisée. La fin n’est donc pas la cause, mais la conséquence des effets.
L’idée de la finalité naturelle = « Idée philosophique » ET idée inutile.
Cependant, on peut penser que connaître le vivant n’est pas possible sans penser que le vivant n’a pas un but final.
Comment étudier l’œil ou l’aile d’un oiseau si on ne suppose pas qu’ils remplissent certaines fonctions spécifiques ? Comment étudier l’œil si on ne se dit pas dès le départ que tout dans l’œil est adapté pour la vue et que rien n’est inutile à la vision ?Dans ce cas, la finalité naturelle, le but, ne serait peut-être pas une cause (réellement présent dans la nature), mais quelque chose que nous voyons.
Tout se passe
comme si la nature poursuivait des buts (alors que ce n’est pas le cas). Tout se passe
comme si le vivant était spécialement organisé pour atteindre ces buts (alors que ce n'est pas le cas).
Jacques Monod : « Plutôt que de refuser cette notion (ainsi que certains biologistes ont tenté de la faire (, il est au contraire indispensable de la reconnaître comme essentielle à la définition même des êtres vivants. Nous dirons que ceux-ci se distinguent de toutes les autres structures de tous les systèmes présents dans l’univers, par cette propriété que nous appellerons la téléonomie ».
Cette notion est donc essentielle au vivant mais pas suffisante