Hannah Arendt : « Tandis que les outils […] restent les serviteurs de la main, les machines exigent que le travailleur les serve et qu’il adapte le rythme naturel de son corps à leur mécanique »
L’organisation du travail qu’exige le souci de rendement finit par enlever tout sens humain à l’activité humaine.
Le travail humain ne se distingue plus du travail animal, puisqu’il perd sa spécificité.
Il n’a besoin que de la capacité physique.
Le travail est fait sans y penser, de façon automatique, par des ouvriers qui sont quasiment des « automates ».
Le travail devrait donc être volontaire et correspondre aux besoins de l’Homme et lui permettre de « déployer une libre énergie physique et intelectuelle ». Au contraire, le travail est contraint et forcé : il n’est pas libérateur > Le travail à la chaîne mérite donc bien leur nom de « chaîne »
Le travail de l’ouvrier ne lui appartient pas : il appartient à quelqu’un d’autre. L’ouvrier vend sa force de travail : le sens humain est une fois de plus perdu.
Pourtant, la technique est ce qui permet de relier le travail et la nature. Le travail fixe la fin, l’objectif à viser et la technique est l’ensemble des procédés mis en œuvre pour atteindre cet objectif.
Comment la technique peut-elle faire perdre son humanité à l’activité humaine ? Comment peut-elle rendre l’Homme esclave alors qu’elle le libère tout d’abord ? Pourquoi un tel renversement ?